AME et CMU : quelles différences ?

La santé sexuelle est un aspect fondamental de l'accès aux soins. En France, deux dispositifs garantissent cet accès pour certaines populations : l'Aide Médicale de l'État (AME) et la Couverture Maladie Universelle (CMU), remplacée depuis 2019 par la Complémentaire santé solidaire. Bien que ces dispositifs partagent le même objectif de prise en charge des soins, ils diffèrent significativement en termes de conditions d'éligibilité et de couverture des soins.

Conditions d’éligibilité pour l'AME et la CMU

L'AME permet aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois de bénéficier de soins médicaux, y compris en matière de santé sexuelle. Pour obtenir l'AME, les ressources du demandeur ne doivent pas dépasser un certain plafond, révisé chaque année pour s'assurer que seuls ceux ayant les revenus les plus faibles puissent en bénéficier. Notamment, une personne célibataire ne peut pas gagner plus de 9 571 euros par an pour être éligible. Cette prise en charge inclut les consultations médicales, les analyses, ainsi que les frais liés à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse.

Quant à la CMU, remplacée par la Complémentaire santé solidaire, elle s'adresse aux personnes ayant des ressources modestes mais vivant de manière régulière en France. Le plafond de ressources varie selon la composition du foyer : une personne seule doit avoir des revenus inférieurs à 9 203 euros pour en bénéficier, tandis qu'un couple avec deux enfants ne doit pas dépasser 19 026 euros. La santé sexuelle est également prise en charge, mais dans le cadre d'une couverture plus large, avec des frais très réduits pour les bénéficiaires.

Prise en charge des soins et spécificités

En matière de santé sexuelle, l'AME couvre à 100 % une grande partie des soins dans la limite des tarifs fixés par la Sécurité sociale. Cela inclut les consultations pour la contraception, les examens médicaux et les traitements des infections sexuellement transmissibles. Grâce au système du tiers payant, les bénéficiaires n'ont rien à payer à l'avance, ce qui est un avantage considérable pour les plus démunis. Cependant, certains soins non urgents peuvent être soumis à un délai d'attente de neuf mois, notamment pour les nouveaux bénéficiaires majeurs.

Quant à la CMU, désormais remplacée par la Complémentaire santé solidaire, elle permet également une prise en charge à 100 % des soins, y compris ceux liés à la santé sexuelle, dans les mêmes conditions que l'AME. La participation financière est toutefois minime, avec une cotisation pouvant aller jusqu'à moins d'un euro par jour et par personne. Pour les familles nombreuses, ce coût reste très abordable. Ce dispositif fonctionne comme une complémentaire santé classique, offrant une couverture étendue à tous types de soins médicaux et préventifs, garantissant ainsi un suivi régulier et de qualité en matière de santé sexuelle.